[au fond, j'ai le cerveau en passoire et la tete brouillée comme une étoile]

je n'ai pas les mots qu'il faut se soir.

je n'ai pas les mots qu'il me faut.

et puis tant pis. nous ferons sans après tout.

[1]

je dispose d'un fond sonore assez intense pour me permettre d'ouvrir mon parloir, et de décharger mes pourritures de mots. la gueule béante j'essaye sans honte de vomir le peu de dicernement qu'il me reste.

dans l'affaire je ne suis pas la plus mal lotie.

mais cette soirée me déplait étrangement. enfin disons qu'elle me plait mais qu'un brin de mélancolie vient fourrer son nez là où il ne faut pas.

laissons les choses se faire, cela passera surement.

[2]

les oreilles pretent à exploser, j'ai la sensation de renfermer mon ouie au plus profond de mon être. la musique se fait agressive, et l'outil de mon sens implore juste la pitié.

deviendrais-je sourde?

cette hypothèse me déplait plus que tout.

j'en parlerais à celui qui pourra m'aider.

et nous verrons bien.

[3]

le néant.

ce concept me plait.

juste pour se soir.

[4]

j'organise chaque chose dans sa petite boite et nourris mon corps d'effets personnels. je graisse mon âme au prix d'un effort pharaonesque.

mais tout cela importe peu maintenant.

on ne me remarquera plus dans ma jolie robe de feu. quel dommage. moi qui me faisais une joie d'aller au bal se soir.

la fete sera pour plus tard.

 [fin]

on pourrait mettre le mot fin partout à vrai dire, mais se sont toujours les autres qui osnt le mieux placé pour le poser...